Chapitre 31

 

Aux abords des splendides jardins du palais, une patrouille de soldats d’harans reconnut Kahlan et Richard. Tous les hommes se mirent aussitôt au garde-à-vous. Derrière eux, dans la grande avenue et les allées latérales, des dizaines de citadins s’agenouillèrent également pour honorer la Mère Inquisitrice et le seigneur Rahl.

Bien que tout semblât normal en ville, Kahlan aurait juré que quelque chose avait déjà changé. Non loin de là, des ouvriers occupés à charger des tonneaux dans un chariot jetaient des regards soupçonneux aux badauds qui passaient trop près d’eux. Dans les boutiques, quittes à rater une vente, les commerçants restaient le plus loin possible de leurs clients. Et dans toutes les rues, les promeneurs faisaient de grands détours pour éviter les petits groupes d’hommes et de femmes qui parlaient à voix basse. Partout en Aydindril, on tenait des messes basses, et les gens paraissaient avoir désappris à rire.

Après le salut traditionnel – un coup de poing sur le cœur – les soldats oublièrent le règlement et sourirent comme des gamins.

— Vive le seigneur Rahl ! crièrent-ils en chœur. Longue vie au seigneur

— Merci, seigneur Rahl ! lança un sous-officier en avançant d’un pas. Grâce à vous, nous sommes guéris ! Vive le grand sorcier Richard Rahl !

Le Sourcier s’immobilisa, les yeux rivés sur le sol.

— Longue vie au seigneur Rahl ! braillèrent les autres soldats. Vive le plus grand sorcier du monde !

Les poings serrés, Richard repartit sans tourner la tête vers ses admirateurs. Kahlan lui prit le bras, posa une main sur la sienne et le força à ouvrir les doigts. D’une pression, elle assura le jeune homme de son soutien. Comme elle comprenait ce qu’il éprouvait !

Du coin de l’œil, l’Inquisitrice vit Cara, derrière Drefan et Nadine, faire signe aux D’Harans de se taire et de ficher le camp.

Devant eux, le Palais des Inquisitrices offrait aux regards la frappante beauté de ses murs, de ses tourelles et de ses colonnes de marbre blanc. Dans le ciel, alors que le soleil se couchait, des amas de nuages noirs annonçaient un orage. Charriés par le vent, quelques flocons de neige venaient mourir aux pieds des jeunes gens. À l’évidence, le printemps devrait encore lutter ferme pour prendre le dessus sur l’hiver.

Kahlan s’accrocha à la main de Richard comme si sa vie en dépendait. Dans sa tête, il n’y avait plus de place pour rien, sinon la maladie et la mort. Ils avaient rendu visite à une quinzaine d’enfants frappés par la peste. Six avaient déjà succombé, et le visage du Sourcier semblait à peine moins pâle que celui des cadavres.

Pour avoir trop retenu ses cris et ses larmes, l’inquisitrice avait les muscles du ventre tétanisés. Mais comment aurait-elle pu perdre son contrôle devant des mères désespérées par le décès de leurs enfants ? Certaines culpabilisaient, comme si plus de vigilance eût suffi à sauver les pauvres gosses. D’autres refusaient toujours de croire l’horrible vérité, même face aux corps déjà noircis des petites victimes…

La plupart de ces femmes étaient à peine plus âgées que Kahlan. Confrontées à une menace qui les dépassait, elles tombaient à genoux pour implorer les esprits du bien d’épargner leur famille. À leur place, se dit l’Inquisitrice, elle aurait sûrement réagi de la même façon.

Certains parents, comme chez les Anderson, pouvaient s’appuyer sur les conseils de personnes plus âgées qui savaient également les réconforter. Hélas, beaucoup de jeunes mères vivaient seules avec des maris à peine sortis de l’adolescence. Celles-là ne pouvaient compter sur personne.

Kahlan posa sa main libre sur son ventre douloureux. Richard était abattu par ce nouveau drame, et tant de responsabilités pesaient sur ses épaules. Elle devait être forte pour lui !

Ils s’engagèrent dans une allée bordée d’érables qui ne tarderaient pas à bourgeonner. Au-delà de ce tunnel végétal, une large voie serpentait jusqu’au palais.

Derrière Richard et Kahlan, Nadine et Drefan passaient en revue les thérapies à leur disposition. En fait, l’herboriste proposait un traitement et le guérisseur donnait son avis, souvent négatif, sur ses chances de succès. De temps en temps, Drefan s’autorisait des digressions théoriques. À l’entendre, c’était la défaillance des défenses naturelles du corps qui permettait à la maladie de s’y enraciner.

Kahlan eut le désagréable sentiment qu’il méprisait les malades, coupables d’avoir trop négligé leur aura et leur flux d’énergie vitale. Ainsi, il semblait normal qu’ils périssent face à un fléau qui n’avait pas de prise sur les gens comme lui, beaucoup plus soigneux avec leur corps et leur esprit.

Cette réaction était peut-être normale chez un guérisseur de son talent, frustré de voir les autres attirer le malheur sur leur tête par insouciance. Comme s’y acharnaient par exemple les prostituées et leurs clients – dont elle avait été ravie d’apprendre qu’il ne faisait pas partie.

L’Inquisitrice se demanda ce qu’il y avait de vrai dans les théories du guérisseur. Pour être franche, elles lui semblaient un peu fumeuses, mais elle partageait son agacement face aux inconscients qui s’ingéniaient à se rendre malades.

Quelques années plus tôt, elle avait connu un diplomate qui ne supportait pas les sauces particulièrement riches et épicées. En plus de problèmes intestinaux, elles lui valaient des troubles respiratoires de plus en plus graves à chaque fois.

Un jour, après s’être goinfré d’un plat en sauce, il était tombé raide mort, la tête dans son assiette.

Incapable de comprendre pourquoi cet homme s’exposait à la maladie, Kahlan ne l’avait pas vraiment pleuré. Pour être honnête, à chaque banquet où elle l’avait vu, son mépris pour lui s’était confirmé…

Drefan réagissait-il simplement comme elle ? À la différence près qu’il en savait beaucoup plus long sur l’irresponsabilité des gens ? La façon dont il avait sauvé Cara prouvait que ce qu’il nommait l’« aura » existait bel et bien. Et on ne pouvait nier que l’esprit jouait un grand rôle sur la résistance du corps aux maladies.

L’Inquisitrice était souvent passée à Langden, une petite ville peuplée de gens peu évolués et très superstitieux. Leur guérisseur avait un jour décrété que les maux de tête dont ils souffraient leur étaient envoyés par les démons qui les possédaient. Radical, il avait ordonné qu’on applique des barres de fer chauffé au rouge sous les pieds des malades. Un traitement original, mais radical ! À Langden plus personne ne se plaignit d’être possédé par un démon, et les migraines disparurent du jour au lendemain.

Si la peste avait pu en faire autant…

Et Nadine aussi, par la même occasion ! Hélas, alors que tant de malades auraient bientôt besoin de soins, il était hors de question de la renvoyer avant la fin de l’épidémie. Le piège de Shota se refermait sur Richard…

Le jeune homme n’avait pas dit à Kahlan de quoi il avait parlé en privé avec son amie d’enfance. Mais deviner n’était pas sorcier… Les excuses de Nadine étaient hypocrites, cela ne faisait aucun doute. Elle avait voulu plaire à Richard, ou éviter qu’il l’écorche vive si elle ne retirait pas ses insultes.

À voir les regards que Cara jetait à la jeune herboriste, le plus grand danger, pour elle, ne venait pas du Sourcier.

Leurs compagnons sur les talons, les deux jeunes gens franchirent la porte sculptée flanquée de deux magnifiques colonnes. Dans le hall éclairé par des lampes et de grandes fenêtres aux vitraux bleu clair, Richard s’arrêta soudain.

Une silhouette familière marchait vers eux, pressant le pas sur les dalles en damier. Et une autre personne, sur la droite, remontait le couloir qui menait à l’aile des invités.

— Ulic, dit le Sourcier en se retournant, tu veux bien aller chercher le général Kerson ? Il doit être au poste de commandement des forces d’haranes. Quelqu’un sait où on peut trouver le général Baldwin ?

— Sans doute au palais de Kelton, sur l’avenue des Rois, répondit Kahlan. Il n’en a pas bougé depuis qu’il nous a aidés à vaincre le Sang de la Déchirure.

Richard hocha la tête, l’air accablé. Kahlan se demanda si elle l’avait jamais vu dans un état pareil. Les yeux éteints, la peau grisâtre, les épaules voûtées…

En soupirant, il fit volte-face et chercha Egan du regard.

— Ah, te voilà ! s’exclama-t-il en plissant les yeux pour mieux voir son garde du corps, pourtant à trois pas de lui. J’aimerais que tu me ramènes le général Baldwin. On ne sait pas trop où il est, mais tu devrais y arriver…

Ayant entendu les précisions que Kahlan venait de donner, le colosse lui jeta un regard inquiet.

— Vous voulez voir d’autres personnes, seigneur Rahl ?

— D’autres personnes ? Hum… Oui, dites aux deux généraux d’amener leurs officiers supérieurs. J’attendrai dans mon bureau.

Egan et Ulic saluèrent et partirent au pas de course. Au passage, ils firent signe aux deux Mord-Sith de couvrir le flanc droit de Richard.

Cara et Raina exécutèrent la manœuvre juste à temps pour forcer Tristan Bashkar à s’arrêter net.

Plongée dans la lecture du journal de Kolo, Berdine arriva à grandes enjambées… et Kahlan dut la retenir par le bras pour qu’elle ne percute pas Richard.

— Bien le bonjour, Mère Inquisitrice, dit Tristan en s’inclinant. Et à vous aussi, seigneur Rahl.

— Qui êtes-vous ? demanda le Sourcier.

— Tristan Bashkar, de Jara. J’ai peur que nous n’ayons pas encore été présentés… officiellement.

— Avez-vous opté pour la reddition, ministre Bashkar ?

Pris de court, car il s’attendait à une entrée en matière plus protocolaire, Tristan releva la tête, s’éclaircit la gorge et afficha son fameux sourire.

— Seigneur Rahl, j’apprécie beaucoup votre patience. La Mère Inquisitrice m’a accordé deux semaines de délai. Cela me permettra de sonder le ciel, pour découvrir ce que les étoiles ont à dire.

— À ce petit jeu, votre peuple risque de voir des épées plutôt que des astres, ministre.

Tristan commença à déboutonner son manteau. Aussitôt, l’Agiel de Cara vola dans sa main, mais le Jarien ne s’en aperçut pas. Écartant les pans du vêtement, il plaqua les poings sur ses hanches, près du couteau pendu à sa ceinture.

L’Agiel de Raina suivit le même chemin que celui de sa collègue.

— Seigneur Rahl, comme je l’ai dit à la Mère Inquisitrice, les Jariens sont impatients de se joindre à l’empire d’haran.

— L’empire d’haran ? répéta Richard, stupéfait.

— Tristan, intervint Kahlan, nous sommes très occupés. Nous en avons déjà parlé, et je vous ai accordé un répit. À présent, si vous voulez bien nous excuser.

— Dans ce cas, j’irai droit au but, dit le Jarien. Selon les rumeurs, il y aurait la peste en Aydindril !

— Ce n’est pas une rumeur, répondit Richard, ses yeux retrouvant soudain leur éclat. Hélas, la peste est bien là.

— Le danger est-il grand ?

Le Sourcier posa la main sur la garde de son épée.

— Si vous vous ralliez à l’Ordre Impérial, ministre, ce que je vous réserverai sera cent fois pire que ce fléau.

Kahlan n’avait jamais vu deux hommes se détester autant en moins de deux minutes. Épuisé et désespéré, après avoir découvert tant d’enfants morts, Richard n’était pas d’humeur à écouter un courtisan s’inquiéter pour sa propre vie. De plus, Jara avait voté la mort lors du simulacre de procès de la Mère Inquisitrice. Un peu plus tard, le Sourcier avait exécuté le conseiller jarien…

Et si tout cela ne suffisait pas, aux yeux de Tristan, Richard était le tyran qui exigeait la reddition de son royaume. À sa place, dut-elle s’avouer, elle n’aurait pas été bien disposée non plus.

Si rien ne se passait, ces deux-là auraient dégainé leurs armes dans moins de dix secondes.

— Je suis Drefan Rahl, le haut prêtre des Raug’Moss, une communauté de guérisseurs. (Prudent, Drefan vint se placer entre les deux hommes.) Ayant une certaine expérience de la peste, je vous conseille de rester dans votre chambre et d’éviter tout contact avec des inconnus. En particulier les prostituées. À part ça, nourrissez-vous sainement et dormez beaucoup. Ces mesures préventives devraient suffire. Il y en a quelques autres, cependant. Venez donc m’écouter donner une conférence au personnel de ce palais, et vous saurez tout…

Tristan inclina la tête pour remercier le guérisseur.

— Seigneur Rahl, dit-il, j’aime qu’on soit franc et direct avec moi. Un dirigeant de moindre envergure aurait sans doute tenté de m’abuser. Sachant pourquoi vous êtes occupé, je vais vous laisser en paix.

Dès que le Jarien eut tourné les talons, Berdine approcha de Richard. Toujours plongée dans sa lecture, et marmonnant parfois toute seule pour s’entraîner à prononcer le haut d’haran, la Mord-Sith n’avait sûrement pas entendu un mot de ce qui venait de se dire.

— Seigneur Rahl, fit-elle, il faut que je vous parle.

— Attends une minute, veux-tu… Drefan, Nadine, l’un de vous sait faire passer une migraine ? Très forte, je précise.

— J’ai des herbes qui t’aideront, répondit la jeune femme.

— Moi, je connais un remède imparable, dit Drefan. On l’appelle le « sommeil ». Tu te rappelles peut-être en avoir fait usage, dans un lointain passé ?

— Drefan, je sais que je n’ai pas fermé l’œil depuis un moment, mais…

— Plusieurs nuits blanches de suite ! coupa le guérisseur. Les prétendus médicaments de cette jeune dame ne te feront aucun bien. Après une brève amélioration, la migraine reviendra, deux fois plus forte. Alors, tu ne seras vraiment plus bon à rien.

— Drefan a raison, intervint Kahlan.

Insensible à ce qui se passait autour d’elle, Berdine avait recommencé à feuilleter le journal.

— Je pense la même chose, dit-elle comme si elle venait de découvrir qu’elle n’était pas seule au monde. Depuis que je me suis reposée, mon cerveau fonctionne bien mieux.

— D’accord, d’accord…, soupira Richard. J’irai bientôt au lit… Berdine, que voulais-tu me dire ?

— Pardon ? demanda la Mord-Sith, de nouveau concentrée sur sa lecture. Ah, oui ! Eh bien, je sais où est le Temple des Vents.

— Quoi ? s’écria Richard.

— Après quelques heures de sommeil, j’ai repensé à notre méthode de travail. Chercher des mots clés, me suis-je dit, limitait notre champ d’investigation. Alors, j’ai changé d’approche. En me mettant à la place des sorciers de l’ancien temps, j’ai tenté de…

— Où est le Temple des Vents ? coupa Richard.

— Au sommet du mont des Quatre Vents, répondit la Mord-Sith.

Levant les yeux, elle remarqua enfin Raina et lui sourit tendrement.

— Berdine, dit Kahlan, j’ignore où est ce mont. Si tu ne le sais pas non plus, nous ne serons pas très avancés.

— Hum… Oui, désolée… Mais la traduction peut nous aider…

Elle feuilleta le journal.

— Voilà, j’y suis…

— Quel nom mentionne Kolo ? demanda Richard.

— Regardez vous-même, seigneur, dit la Mord-Sith en lui tendant le livre, un doigt sur la bonne ligne.

— Berglendursch ost Kymermosst, lut-il à voix haute. C’est bien ça : le mont des Quatre Vents.

— En fait, dit Berdine, Berglendursch peut avoir d’autres traductions. Berglen signifie bien « mont », et dursch a souvent le sens de « roche ». Mais il peut aussi vouloir dire « volontaire » ou « résolu ». Dans le cas qui nous occupe, je penche plutôt pour la première possibilité.

— Bref, vous cherchez le mont Kymermosst ? résuma Kahlan.

— Pourquoi ? demanda Berdine. Vous le connaissez ?

— Oui, si c’est bien le vôtre…

— C’est sûrement lui ! s’exclama Richard, enfin tiré de son apathie. Tu sais où il est ?

— Oui, et je l’ai même escaladé. C’est un pic très rocheux, et le sommet est battu par les vents. On y trouve de très anciennes ruines, mais pas de temple.

— Sauf si ce sont les ruines du temple, avança Berdine. Nous ne savons rien de la taille de celui que nous cherchons. Il pourrait être très petit.

— Mais là, ça m’étonnerait…. souffla Kahlan.

— Pourquoi dis-tu ça ? demanda Richard. Et où est ce mont ?

— Il se dresse pas très loin d’ici, au nord-est. À environ une journée de cheval… Deux si tout se passe mal. Le chemin est très accidenté, mais traverser le mont, aussi difficile que soit la piste, économise beaucoup de temps et permet d’éviter des régions très peu hospitalières.

» Les ruines sont au sommet. À les voir, on dirait des vestiges de dépendances. Richard, n’oublie pas que je suis une experte en palais ! Il ne s’agit pas d’un temple, mais de simples dépendances, comme il y en a ici. Une route les traverse, et elle ressemble un peu à la promenade du Palais des Inquisitrices.

— Et où conduit-elle, ta route ? demanda le Sourcier, un pouce glissé dans son ceinturon.

— Au bord d’un précipice ! Trois ou quatre cents pieds de chute libre…

— Tu n’as pas vu de marches taillées dans la roche ? Un escalier qui mènerait au temple lui-même ?

— Richard, tu ne comprends pas ! Les ruines sont au bord du gouffre ! On voit bien que les bâtiments et la route allaient jadis plus loin… Une partie de la montagne s’est écroulée. Tu as entendu parler des avalanches et des glissements de terrain ? Ce qui se trouvait au-delà des vestiges a disparu pour toujours !

— Dans son journal, Kolo dit que le temple est parti…, soupira le Sourcier, accablé. Les sorciers ont utilisé leur pouvoir pour faire tomber une partie de la montagne et l’enfouir sous des tonnes de roche.

— Je vais continuer à lire le texte de Kolo pour voir s’il donne des précisions, dit Berdine, visiblement découragée.

— Bonne idée, approuva Richard. Ça nous fournira peut-être un début de piste.

— Seigneur, demanda la Mord-Sith, aurez-vous le temps de m’aider avant de partir vous marier ?

Un silence gêné suivit cette question faussement naïve.

— Berdine…, souffla le Sourcier, incapable d’en dire davantage.

— On m’a raconté que les soldats étaient guéris. (Berdine jeta un coup d’œil à Kahlan, puis dévisagea Richard.) Vous m’avez avertie que la Mère Inquisitrice et vous partiriez dès que ce problème aurait été résolu. (Elle sourit.) Je sais que je suis votre préférée, mais ça ne vous a pas fait changer d’avis, n’est-ce pas ? Vous en avez assez d’avoir les pieds glacés, le soir, dans votre lit ?

La Mord-Sith attendit, vaguement surprise que personne n’ait ri de sa plaisanterie.

Richard était comme pétrifié. Kahlan comprit qu’il refusait de dire à voix haute des mots qui risquaient de briser le cœur de sa future épouse. Elle prit sur elle de les prononcer.

— Berdine, Richard et moi allons rester en Aydindril. Le mariage est annulé. Provisoirement, en tout cas.

Voilà, c’était dit. Et ça lui brisait vraiment le cœur.

L’impassibilité forcée de Nadine agaça prodigieusement l’inquisitrice. Pour ne pas risquer de réprimandes, l’herboriste s’interdisait de sourire, mais sa jubilation se sentait tellement…

— Annulé ? répéta Berdine. Pourquoi ?

— Parce que la peste frappe la ville, répondit Richard, les yeux rivés sur la Mord-Sith, comme s’il redoutait de croiser le regard de Kahlan. C’est ce qu’annonçait la prophétie, dans l’oubliette. Nous devons rester et aider la population. Si nous partions, plus personne ne nous ferait jamais confiance.

— Seigneur, je suis désolée…, souffla Berdine.

Pour la première fois depuis le début de la conversation, elle baissa la main qui tenait le journal de Kolo.

Le Temple des Vents - Tome 4
titlepage.xhtml
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_000.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_001.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_002.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_003.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_004.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_005.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_006.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_007.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_008.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_009.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_010.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_011.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_012.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_013.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_014.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_015.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_016.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_017.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_018.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_019.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_020.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_021.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_022.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_023.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_024.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_025.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_026.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_027.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_028.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_029.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_030.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_031.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_032.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_033.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_034.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_035.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_036.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_037.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_038.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_039.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_040.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_041.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_042.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_043.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_044.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_045.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_046.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_047.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_048.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_049.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_050.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_051.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_052.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_053.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_054.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_055.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_056.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_057.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_058.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_059.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_060.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_061.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_062.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_063.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_064.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_065.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_066.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_067.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_068.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_069.htm
Epee de Verite 4 - Le temple des Vents (X)_split_070.htm